TCHINY ou LE QUESNEL

je me demandais pourquoi il y avait un panneau TCHINY juste en dessous du panneau d'entrée de LE QUESNEL



on trouve l'info ici http://www.richesses-en-somme.com/la-langue-picarde/enseignes-picardes/

il s'agirait du nom en picard de LE QUESNEL
En 2010, le Conseil général de la Somme subventionne les communes qui  souhaitent, apposer le nom de leur commune en patois picard, en-dessous du panneau officiel.


sauf que le nom Picard de LE QUESNEL est Quenaie, Quenée, Quesnoy... et non Tchiny !

(je vais vous retranscrire les pages 1 et 2 de la monographie de l'abbé Leroy)

je retranscris telles quelles les pages 1 et 2 du livre. (avec les mêmes ponctuations, les mêmes majuscules)


etymologie :
"l'étymologie éveille l'idée du bois de chênes qui servit primitivement de séjour aux habitants du lieu (1)" (monographie 1911 de l'abbé Leroy)

(1) on dit dans le même sens La Chesnaye, en picard Quenaie, Quenée, Quesnoy, lieu planté de chênes. (Du Cange, aux mots Canetum et Bruscia)






CHAPITRE PREMIER (de la monographie de 1911)

ETYMOLOGIE DU QUESNEL - SON ORTHOGRAPHE. SON ORIENTATION - SA PHYSIONOMIE

ETYMOLOGIE. -  dans la direction sud-ouest des plaines du Santerre se dessine la silhouette d'un clocher dont la flèche altière émerge au-dessus des bouquets d'arbres dont elle est environnée.
C'est là qu'est situé le Quesnel, dont l'étymologie éveille l'idée du bois de chênes qui servit primitivement de séjour aux habitants du lieu (1).

(1)on dit dans le même sens La Chesneye, en Picard Quenaie, Quenée, Quesnoy, lieu planté de chênes. (du Cange aux mots Canetum et Bruscia)

ORTHOGRAPHE. - Comme celle de presque tous  les noms de lieu, l'orthographe du Quesnel eut ses variantes curieuses et multipliées.

page 2, de la monographie de l'abbé Leroy 1911 :

"ainsi trouve-t-on les mots :
Caisnetel, en 1105, dans la charte de fondation de l'abbaye de Saint-Fuscien (Gallia Christiana) ;
Kaisnoi, dans le cartulaire de l'abbaye de Saint-Jean d'Amiens, en 1195 ;
Kaisniax, en 1210 et
Caisnum en 1248, d'après M; l'abbé Decagny ;
Caisneel, dans le Pouillé ou dénombrement du diocèse d'Amiens, en 1301 ;
Caisnel, dans l'inventaire des titres de Corbie (Tome III, liv. 78.)
Kaynel, en 1307 et en 1319, dans les actes du Parlement ;
Kaisnael, en 1324, dans les archives du Chapitre d'Amiens ;
Kaignel, Titres de Corbie (registre Stix, n° 51) ;
Le Quesnel, en 1384 et en 1407, dans les documents inédits publiés par M. de Beauville ; dans l'état des unions des maladreries, en 1705 ; dans N. de Fer, en 1710 ; dans Cassini, en 1757 et ke 17 brumaire an X ;
Quesnel-en-sangters, en 1395, dans le Cartulaire de Corbie ;
Caisnel, dans un aveu de 1407 et dans le Pouillé général de 1648 ;
Quesnel-en-Sangterre, dans un dénombrement du domaine de Péronne ;
Chaisnel, dans le Pouillé général de 1648 ;
Quinie, en 1657, dans Jansson ;
Quesnel-en-Santerre dans les Archives de l'évêché en 1725 et en 1773 dans les Affiches de Picardie :
Quesnel en 1733, sur les cartes de G.Delisle ;
Quesnes dans Robert, en 1761 ;
Quesnel, en 1765, dans l'Histoire de Montdidier du P. Daire et dans les cartes de l'état-major, en 1836 ;
Le Quesnel, en 1778, selon Duvauchelle et pendant le cours du XIXe siècle (Garnier - Dictionnaire topographique du département de la Somme)

La mauvaise orthographe de Quesnel qu'on écrivit Caisnel, Caisnetel, Caisneel, a pu faire croire que ce mot dérivait du latin "canis", chien.

page 3 de la monographie de 1911 de l'abbé Leroy :

La mauvaise orthographe de Quesnel qu'on écrivit Caisnel, Caisnetel, Caisneel, a pu faire croire que ce mot dérivait du latin "canis", chien.

S'emparant de cette hypothèse, le vulgaire se mit à raconter l'anecdote suivante.

Les premiers possesseurs du sol auraient entretenu, pour la chasse importante des forêts de la région, des meutes de chiens au Quesnel. De là le nom de chiens donné aux habitants du lieu. On dit encore à leur adresse, ché tchiens d'Tciny, les chiens de Quesnel.

Autre version de la raison d'être du sobriquet susdit :
la fête patronale de l'église, la Saint-Léger, étant tombé un vendredi, raconte-t-on, les paroissiens s'adressèrent à leur curé pour obtenir l'autorisation d'user d'aliments gras. L'Homme de Dieu refusa la permission sollicitée, disant : Il n'y a que les chiens qui doivent se permettre de faire gras le vendredi.
Les Quesnellois mécontents auraient passé outre à cette défense et leur conduite aurait été stigmatisée par l'appellation désobligeante qui leur demeura.
On dit également à leur endroit, -autre diction populaire tout à l'honneur de leur bon naturel :

Ché tchiens d'Tchiny aboètent, mais n'mordent point.
Les chiens du Quesnel aboient, mais ne mordent pas.

Quoiqu'il en soit de ces hypothèses, nous pensons que le surnom de chiens donné aux habitants du Quesnel vient de la similitude de consonnance entre tchiens et Tchiny.

Tchiny est donc un surnom

et non pas l'écriture en Picard de Le Quesnel.

Voici ce qu'on trouve page 630 du livre "La somme 80/2" de Tahar Ben Redjeg (carte archéologique de la Gaule - pré inventaire archéologique) :


n° 652 - Quesnel (Le) (superficie . 1138 ha)

Caisnetel, 1105 (J Garnier. 1867-1878. II.p. 193). Roman cassanus + diminutif -ellum.


Caisnetel est donc le nom le plus ancien qui désignait Le Quesnel

1 138 ha

altitude 72 m / 104 m

coordonnées
Lambert II étendu
x : 620 779,00
y : 2 531 095,00

longitude : 2°37'29" E
latitude : 49°46'34" N

code insee 80 3 28 652

Le plus ancien document où apparaît le nom du Quesnel, est, à notre connaissance, la charte de fondation de l'Abbaye de Saint Fuscien qui et de 1105.
Ceci ne veut point dire que le pays existe seulement depuis cette date.
Si nous nous rapportons à son orthographe actuelle, il semble en résulter qu'il remonte à l'époque germanique où paraissent les noms Quesnoy, Tilloy, Tilloloy, Fresnoy et tant d'autres.
Si nous nous arrêtons à sa phonétique, c'est à dire à la façon dont prononcent Quesnel les gens du pays qui disent Tchiny, il semble que le pays aurait existé avant le Ve siècle.
Cette hypothèse trouverait sa confirmation dans les monuments : la disposition du château du Quesnel affecte la forme de la villa gallo-romaine et la rue dite Rue de la Ville, c'est à dire, rue de la Villa, parle dans le même sens.
Les monnaies trouvées aux abords de l'antique demeure seigneuriale en disent autant.
Dès notre arrivée au Quesnel, en 1906, tombaient entre nos mains, une pièce de monnaie d'Antonin le pieux, devenu empereur en 138.
etc.......
(tiré du livre Le Quesnel et St Mard en Chaussée)

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k146083p/f17.image
(page 11 du livre Le Quesnel et St Mard en Chaussée)

superbe photo vue sur https://www.facebook.com/LeQuesnelPatrimoineEtTraditions/photos/a.106257904223279/120541922794877/?type=3&theater

On trouve plusieurs forme pour désigner Le Quesnel dans les textes anciens : Cisnetel (1105), Kaisnoi, Kaisniax, Caisneel (1301), Kaisnel, Le Quesnel (1384), Quesnel-en-Sangters (1395).

Pour Cisnetel ou Quesnel....
il suffit de rechercher les arbres généalogiques existant sur Geneanet et on retrouve
en 968 Gauthier DU QUESNEL, écuyer, seigneur du Quesnel
et marié à Adèle CAISNEL, (de Cisnetel) de Caisnel


https://gw.geneanet.org/foullon?lang=en&pz=alessio+alain+heribert+debras+foullon+debras&nz=foullon+debras&p=gauthier+du+quesnel+ecuyer+sieur+seigneur+du+quesnel&n=du+quesnel